ZOĖ N'A PLUS PEUR DES REQUINS

Publié le par Voyage du catamaran Lifou

Zoé, ma petite fille, a sept ans et demi et comme tous les petits enfants elle pense que les requins, qui sont des poissons carnivores, qui peuvent manger n'importe quelle chair fraîche et notamment celle des petites filles. Donc Zoé a peur des requins, et sa maman Stéphanie, aussi.

 

Zoe et Steph

 

A Tahiti, elle séjourne et navigue sur le voilier - La Lifou – de oncle Jean-Marc, le frère de Stéphanie. Les îles tahitiennes sont entourées d'une barrière de corail et entre cette barrière et la terre, il y a le lagon. Quel bonheur le lagon ! Le 7 doigtslagon ressemble à une gigantesque piscine avec une eau émeraude, transparente, chaude et pleine de poissons. Des myriades de poissons de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs peuplent le lagon. Il y a aussi des crabes, des poulpes, des langoustes, des étoiles de mer, des sept doigts, des porcelaines… Et bien sûr le corail bleu, jaune ou rouge et des quantités de végétaux. Quand on nage avec un masque, un tuba et des palmes, on peut rester dans l'eau, dont la température reste voisine de 30°, des heures à se régaler du spectacle. Et Zoé ne s'en lasse pas. Sauf que comme sa tante Odile, elle ne s'habitue pas au tuba. Par contre très vite, grâce à l'apprentissage de Jean-Marc, elle utilise les palmes, avec bonheur. Il faut la voir évoluer dans l'eau avec joie en compagnie d'Odile.

 

 

Zoe

 

 Chaque jour, on prend le dinghy pour aller se baigner un peu plus loin du bateau. Jean-Marc met son gilet de plongée, sa ceinture de plomb et se munit de son fusil ; il veut nous attraper de quoi manger. A travers nos masques, on le voit descendre sous l'eau et tirer des poissons.

 

Poisson 

 

Ce jour-là Jean-Marc a harponné trois mérous, deux rougets-gros-yeux, un poisson-perroquet, un poisson-soldat. Belle capture. Ce soir le dîner sera superbe.

 

Peche

 

Rentrés à bord de La Lifou, il faut préparer le poisson. On s'installe à l'arrière du bateau, au bas des escaliers. On enlève les écailles en grattant la peau avec un racloire. On coupe les têtes et on sort les entrailles que l'on conserve  dans un seau. On rince les poissons à l'eau de mer. Ils sont prêts à passer à la poêle.

 

 

 

 

Alors va commencer un moment exceptionnel, très spectaculaire. Zoé son masque sur les yeux, nage autour du bateau avec Jean-Marc. Stéphanie met aussi son masque, mais reste prudemment accrochée à l'échelle. Moi, je choisis une tête de poisson du seau et la lance à la mer à l'arrière du bateau. Elle n'a pas le temps de toucher le fond qu'un petit requin-pointe gris arrive et se jette sur le morceau. Deux autres requins attirés eux aussi par l'odeur de la chair fraîche apparaissent, tout exités, sous le bateau. J'envoie d'autres morceaux. Et là c'est une bataille farouche qui se déclenche entre les trois requins et aussi un tétrodon, venu d'on ne sait où. Et voilà en plus une immense murène, tandis qu'une raie passe, indifférente. Zoé est absolument ravie, elle relève la tête et crie : " C'est géniâl. T'as vu maman… les requins, là ". Et elle plonge son doigt dans l'eau en direction des requins. Stéphanie toujours prudemment accrochée à l'échelle lui répond : " Oui, oui, j'ai bien vu ; mais fais attention ". La petite Zoé, la tête sous l'eau, n'entend évidemment rien. Je jette les derniers détritus qui provoquent un dernier combat. Jean-Marc me dit : " Jette aussi le reste de l'eau avec les petits déchets au fond ". Je m'exécute maladroitement ; Stéphanie reçoit sur la tête cette eau malodorante et peste contre son père. Elle en sera quitte pour prendre une bonne douche. Aussi vite, ils sont venus, aussi vite les requins et les autres disparaissent. Ils reviendront demain quand on nettoiera la pêche.

 

Pointe noir

 

Zoé sait maintenant que les requins ne sont pas dangereux. Elle va noter ce moment "géniâl" sur son cahier. Elle aura un certain succès quand elle racontera ça aux copains de l'école.          

 

Mich

L'auteur à la plage

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