Balade dans le lagon de Nouvelle Calédonie
En Nouvelle-Calédonie, c’est l’été, jusque là rien d’extrordinaire. Qui dit été dit vacances ! Que du banal. Donc du 20 decembre au 1er février c’est ralenti. Les Calédoniens sont plus motivés par la plage, les soirées, le lagon et bien sûr la préparation de Noel et du 31 décembre que part la vie professionnelle. C’est normal, dans tous les pays c’est comme cela.
En voyage c’est bien connu il faut se mettre au rythme du pays ! Nous fêtons donc Noel à Nouméa avec des amis, et cerises sur le gateau, notre fils Léo arrive le 25 décembre. Pourrait-on avoir meilleur cadeau ? La réponse est clairement oui ! Nos deux fils ! Bon pour le deuxième c’est remis à plus tard.
Comme c’est les vacances, on fait comme tout le monde, on part se balader dans le lagon. C’est le plus grand lagon du monde, plus de 600km de long sur 70 km de large. Bien sûr « avec le caillou » au milieu. Des centaines d’ilots, de baies, des lagons dans le lagon, des passes, des patates de corails, de quoi se balader et découvrir de nouveaux endroits pendant des années. Plus on s’éloigne de Nouméa moins il y a de monde. La Calédonie c’est 400’000 habitants dont 300’000 dans l’agglomération de Nouméa. Le reste de l’ile est donc quasiement désert. On s’en est rendu compte.
Voilà notre circuit sur deux semaines.
La première semaine a été pluvieuse avec du vent d’ouest, sud-ouest, on s’est donc plutôt caché dans les baies. L’eau n’était pas des plus limpides, on a favorisé les balades à terre plutôt que les baignades.
Un des objectifs était de rentrer dans la fond de port Laguerre, c’est en effet un trou à Cyclone. A cette période c’est une préoccupation importante pour les personnes habitant des voiliers au mouillage. Le risque cyclonique est important en Calédonie. La saison cyclonique commence en décembre et se termine fin avril. A chacun de prendre ses précautions, et d’avoir son plan d’action. Les discussions de ponton vont bon train. Il y a les adeptes de la marina. Ceux qui blindent leur corps mort et n’en bougent sous aucun pretexte. Ceux qui sortent le bateau à terre. Enfin ceux qui partent pour rejoindre un trou à Cyclone. Un trou à cyclone c’est en général un fond de baie peu profond, complètement fermé, protégé de la houle et du vent. Près de Nouméa, il en existe deux, ce sont des mangroves que l’on peut remonter assez loin dans les terres en suivant une rivière. Au fond, pas de houle du tout. On peut arrimer le bateau aux arbres, et là au milieu quasiement plus de vent. C’est donc des abris très sûrs. Le premier se situe dans le sud, dans la baie de Prony, il a l’inconvénient d’être très fréquenté car facile d’accés et surtout suffisament profond pour que les quillards puissent entrer. Du coup plus de risques dûs à la quantité de bateaux. Le deuxième dans la baie de Port Laguerre, a le gros avantage d’être très proche de Nouméa (2 heures) et seuls les bateaux de moins de 1 métre de tirant d’eau peuvent passer. Du coup seul les catamarans et les dériveurs peuvent passer sans s’échouer. Et encore il vaut mieux avoir reconnu le passage avant, car il faut slalomer un peu.
C’est ce que nous avons fait. Une première excursion en dinghy pour mesurer les fonds et une deuxième avec Lifou, pour essayer et surtout avoir la trace GPS sur la carte marine. Si nous avons besoin d’y retourner par mauvais temps il nous suffira de rester sur la trace.
Voilà la trace à suivre pour entrer dans la rivière, belle invention que le GPS !
Nous avons donc notre plan d’action en cas d’alerte cyclonique, il faudra juste penser à faire les provisions de « Off », « Cinq sur cinq » ou « aerogard ». En plus la balade était sympa, on se serait cru en amazonie. Les caimans en moins !
La deuxième semaine, le temps est revenu au beau. Plus de vent, c’est le temps idéal pour aller aux ilots. Ilots coraliens avec ou sans plage de sable, tous ont leurs caractères propres.
Certains sont des réserves marines, avec de superbes coraux, des tortues et des poissons que certains aimeraient bien avoir dans l’assiette ! Quelques requins se balladent nonchalament, mais restent toujours impressionnants.
Parfois à marée basse des traces étranges… Quel étrange animal a produit celle-ci ?
D’autres ilots sont les domaines des oiseaux ; sternes, fous, balbusards, c’est un régal de les regarder.
Dans les zones de nichages, les oiseaux changent leur vol, ils deviennent plus agressifs, en tout cas dans les intensions, ils passent proche de nous, ne nous lachent pas des yeux, cou tendu ils nous piallent dessus.
Un peu plus loin on tombe sur cet animal amphibien, le serpent de mer du Pacifique, un tricot rayé, le responsable de la trace.
Malheureusement, plus de balade dans le lagon avant surement un bon mois. Un des moteurs de Lifou nous a laché. Le verdict est implacable, Stan, notre mécanicien, a diagnostiqué un piston de foutu, après démontage les cylindres sont glacés et il faut refaire les chemises. Le plus long c’est de recevoir les pièces. Mais Stan nous a promis, il sera comme neuf. On peut lui faire confiance. Etonnament, il connait bien la Haute-Savoie, ado il y passait toutes ses vacances, dans un petit village…. Arbusigny ! Et c’est là qu’il a commencé la mécanique, dans le garage du village…. Chez Serge !