Traversée Panama - Galapagos

Publié le par Voyage du catamaran Lifou

Lundi 22 septembre, le réveil sonne à 5H30, on a prévu de  partir à 6H.

Nous sommes parti de Panama city il y a 2 jours après un gros avitaillement au marché (magnifique), 6 ananas une caisse de tomate, un sac d’orange … Malheureusement pas de mangue la saison est terminée).

Nous sommes mouillés dans les iles Perlas, au milieu de la baie de Panama (N 8 15 103, W 79 01 168), entre deux iles désertes Chapero et Mogo-Mogo.C’est beau aussi les perlas, on serait bien resté une petite semaine entre ces îlots coraliens .

On a eu hier au soir une excellente surprise, une baleine est passée tout prêt du bateau on a d’abord entendu son souffle fort et puissant, puis les éclairs d’orage au loin nous ont permis d’apercevoir sa silhouette. On avait déjà vu la veille des baleines en mer, moments éphémères mais tellement exaltants !

6H on est prêt, on démarre les moteurs, le tribord nous fait le coup de la pompe à eau, du coup une heure de retard au départ, et dans la tête le doute « pas encore partis et déjà des problèmes ! Que va-t-il se passer ensuite ? ».

La mer est belle, le vent au portant, on a mis le spi le bateau avance à 7 nœuds, c’est bien. A la tombée de la nuit la mer et le vent changent, on se rapproche du cap Mala, c’est la sortie de la baie de Panama et l’entrée en pleine mer, elle porte bien son nom ( la punta mala !!), la mer est dans tous les sens, le vent faiblit, on met un moteur pour arriver à avancer. De plus on a retrouvé la route des cargos, il y en a dans tous les sens. La nuit ne sera pas de tout repos.

Mardi 23, il a plu toute la nuit, il pleut toujours, on fait 145 miles depuis le départ, vu les conditions c’est pas mal. On fait cap maintenant plein sud. En effet si on prend la route directe sud-ouest on va se retrouver avec le vent dans le nez pendant toute la traversée, la ruse consiste donc à descendre sud pour profiter des vents de sud ouest, puis à la hauteur de 4 degrés de latitude sud,  on vire ouest et on profite des vents qui petit à petit seront de plus en plus sud.Et ce terrible mal de mer qui nous tient tous les 2…

Mercredi 24, on a fait 100 miles pas terribles mais courant et vent sont contraires et la mer est toujours aussi hachée. La nuit tombe, le moteur Tribord se met en alarme, manque d’huile. On l’arrête, et on démarre le Babord. Je regarderai cela demain à la lumière du jour. Une heure après le moteur Babord se met à vibrer et fait trembler tout le bateau, on baisse le régime, quasiment pas de vent est toujours cette mer hachée, on avance à moins de 2 nœuds. Le moral tombe, je vois à la tête d’Odile qu’elle se demande ce qu’elle fait là  (toujours le mal de mer !!). Une risée ouest plus une grosse vague pousse le bateau à la cap, le pilote automatique ne peut rien faire le bateau n’a pas assez de vitesse. Finalement c’est pas mal, c’est tout de suite plus confortable et cela permet de se poser, de discuter et de réfléchir aux bonnes solutions. Le plus simple est de redémarrer le moteur qui manque d’huile, je contrôle effectivement il faut en remettre un bon litre. Il démarre, pas de sifflement, on reprend la route. 

Jeudi 25, Pas d’autre souci à signaler cette nuit tant mieux, le moral revient.Eh oui, le troisième jour on commence à être dans le rythme, le mal de mer n’est plus qu’un mauvais souvenir. Pour le moteur babord, c’était la fixation du moteur sur les cylindres blocs qui s’était desserrée, donc bénin, encore un coup de notre ami Wayne qui n’a pas assez serré les écrous lors du changement du moteur, cette fois je refais le tour complet et je serre tout à bloc.  

Vendredi 26, samedi 27, les jours se suivent et se ressemblent, on a des visites régulières des dauphins, ils se font toujours remarqués par quelques sauts spectaculaires « coucou, on est là ! », On est maintenant bien amariné, on lit, on mange, on vérifie le bateau, on le nettoie un peu, on remet du diesel dans les réservoirs, petites préoccupations, grands effets.

Dimanche 28, On a bien avancé, on est plus qu’a une centaine de miles de l’arrivée, on ralenti un peu car on veut éviter d’arriver de nuit.

21H47 (heure de Panama) = 2H47 lundi matin heure UTC, on coupe l’équateur N 0.00.0000, W 89 37 3124, et tout de suite c’est l’hémisphère sud, pas très spectaculaire, mais émouvant.

Au lever du jour on est dans les iles Galapagos, plafond bas, crachin, mer grise et toujours hachée, cote basse et assez linéaire, on a la salopette et la veste de quart, la température est de 21 degrés, on se croirait en Bretagne ! Deux heures après on rentre dans Puerto Ayora, n’a de Puerto que le nom, pas de quai, pas de protection, la houle rentre tout droit, le mouillage est sportif au milieu des bateaux locaux.

Une heure après notre arrivée, alors que je suis dans l’eau pour vérifier le mouillage, avec la combi car l’eau est à 19 degré (Bretagne, Bretagne), la commission sanitaire vient nous voir, trois gars masqués. Le capitaine du port, le docteur et l’agent qui nous aidera (moyennant finance pendant la durée de notre séjour). Thermomètre, controle des amygdales, tout est ok, on n’aura pas la responsabilité d’amener H1N1 aux Galapagos, demain on aura encore droit à la fumigation du bateau.














La traversée totale nous aura pris 7 jours et 3 heures, nous avons fait 969 miles (en ligne droite cela représentait 876 miles) à une moyenne de 5.66 nœuds. Vu les conditions de mer on est content (surtout d’être arrivés), la liste de réparation du bateau n’est pas trop importante, on va essayer de trouver un bon mécano pour une sérieuse maintenance du moteur Tribord.

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