Tonga Vava’u

Publié le par Voyage du catamaran Lifou

 

Neifu, la capitale située au fond d’une sorte de fjord, offre un abri très sûr pour les bateaux qui restent aux Tongas pendant la saison cyclonique.

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 Ce n’est pas notre cas, on a prévu de partir début septembre, mais on apprécie le mouillage calme sur bouée,  dans la baie du village avec des dizaines d’autres bateaux, entre deux virées dans les nombreux mouillages de l’archipel.

 

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On retrouve avec plaisir des bistrots et restaus sympas au bord de l’eau, des boutiques avec un ravitaillement plutôt sommaire. En cherchant un peu on trouve du bon pain fait par un Suisse, des pizzas délicieuses par un italien… La plupart des bistrots et restaus étant tenus par des « palangi » (étrangers) et les mini-market par des chinois bien sûr !

Aux Tongas toutes les terres appartiennent au roi. Les Tongiens ont la jouissance de leurs maisons et de leurs terres, mais en aucun cas ne peuvent les vendre. Les étrangers installés aux Tongas ont donc des baux de location de 30 ans. Aucune garantie que le bail sera renouvelé, du coup les constructions restent sobres. Il n’y a par exemple aucun « grand hôtel » donc peu de touriste seulement des backpackers et des bateaux!

 

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Ici c’est encore la Polynésie mais en moins coloré. Les Tongiens sont habillés de façon assez formelle : long paréo gris, noir ou bleu marine pour les hommes ; robes couvrantes pour les femmes (jusqu’au coude et au genou ; les enfants d’âge scolaire porte l’uniforme toute la semaine. Les adultes portent presque tous le « Ta’ovala », une espèce de natte fine tressée enroulée autour de la taille. C’est chez eux un signe de respect pour Dieu, le Roi et leur Pays. Les Ta’ovala de fête ou de cérémonie sont très ouvragés, rehaussés pour les femmes de ceinture à pendentif… Tout un style…

La première fois que nous avons vu les gens avec ces Ta’ovala, nous pensions que les personnes revenaient des champs et mettaient cette « sur-jupe » pour protéger leurs habits !

 

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Même le marché de Niefu n’éclate pas de couleurs ! Mais le ravitaillement en fruits et légumes est correct surtout si on apprécie les racines locales, Taros ignames et patates douces qui abondent.

Tous les produits du marché viennent par bateau des villages établis sur les nombreux motus de l’archipel. Les routes sont cantonnées sur les deux iles principales qui sont aussi desservies en électricité. 

 

 

 

 

 

 

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Les villages conservent un mode de vie très traditionnel : une maison plus que rustique abrite la famille, souvent une seule pièce à laquelle on accède par deux marches. Dans cette pièce un coin cuisine avec un réchaud et quelques ustensiles, un autre coin fermé par des tentures pour le couchage et l’espace central dégagé couvert avec des nattes tressées sur lesquels on s’assoie pour discuter et pour manger. Les abords de la maison ne sont pas soignés, rarement fleuris. Les cochons errent librement autour des habitations, éparpillant les déchets et emballages qui trainent. A la moindre pluie certains villages se transforment en gigantesques bourbiers.

La vie pour les habitants se passe à l’extérieur : cultiver la terre, vendre les produits au marché, et pour les femmes, tresser des nattes et des paniers à la maison artisanale de la communauté.

 

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Nous sommes restés 10 jours au mouillage devant le village de Hunga. Nous avons débarqué un lundi matin en dinghy au ponton situé à l’aplomb des maisons, au bas d’une colline de terre orangée.

Une route ? « Non, seulement une rampe cimenté qui permet de descendre au ponton même par temps de pluie sans glisser au bas de la pente sur l’argile détrempée », nous dit Teresa, qui habite une maison en haut de cette « route ».

 

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Le village s’étale sur la colline, nous remarquons plusieurs églises (5 pour 500 habitants), une école, une maison communale avec télévision collective, un dispensaire, un foyer d’artisanat, des maisons très rustiques et nous continuons jusque dans les plantations réparties le long du chemin de terre dans la foret assez dense qui recouvre l’ilot. 106

Ce matin-là, les habitants sont mystérieusement invisibles. Seul les cochons et les chiens nous accompagnent, des chevaux nous observent et nous finissons par rencontrer Ma’ake en homme qui travaille seul dans sa plantation. Très accueillant, il nous fait visiter ses plants de bananes, papayes, canne à sucre, taros, Yams, patates douces, maniocs,….

 

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Nous continuons notre chemin, armés de deux bâtons de canne à sucre à grignoter  et d’un rendez-vous pour le lendemain matin.

Au cours de la semaine nous reverrons Ma’ake plusieurs fois. Il nous ravitaille en fruits et légumes, Jean-Marc l’emmène pécher, il vient boire un café à bord, heureux de visiter le bateau. Il nous invite à partager son four traditionnel du dimanche, le Umu creusé dans la terre.

Le dimanche a un rythme particulier aux Tongas !

C’est le jour de repos, tout travail est interdit. La journée est consacrée au culte, 3 offices dans la journée. Cela laisse le temps et le loisir de mettre les aliments au four après la première messe, de manger se reposer et méditer entre 11H et 15H, et à la fin de l’office de l’après-midi commence la soirée chants (ils ont encore de la puissance de voix après 3 offices !) dans la maison communale, arrosée de Kava, la boisson locale pour les hommes …. Nos hommes ont pris l’option de s’assoir un peu à l’écart du côté des femmes, donc pas de Kava pour eux !

 

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Le chef du village doit faire respecter la loi, si quelqu’un est surpris à travailler, aux champs, dans la maison ou même à la pêche, il sera directement conduit à la prison ! Les enfants ont tout de même le droit d’aller se baigner.

Le dimanche tout le monde se couche tôt car les maisons ne disposent pas d’électricité, (quelques panneaux solaires) et les journées commencent avant 6H.

 

On a été très heureux de partager ces moments avec Ma’ake et les autres habitants de Hunga mais on va continuer notre route, nous n’allons pas nous installer au royaume des Tongas.

 

Recette du Kava pour les amateurs:

  • Arracher quelques belles racines de Kava, les laver et les éplucher.
  • Les piller les réduire en bouillie. Très dur ! Selon la tradition c’était les jeunes femmes et hommes qui mâchaient  les racines pour les attendrir, ceux qui avaient encore des dents saines!
  • Presser le jus et filtrer (Filtrer ?  Pas sûr car la boisson ressemble à une eau de vaisselle d’autant plus qu’elle est servie dans une bassine rose pâle d’un bon diamètre réalimentée par seaux entiers.)
  • Consommer selon l’effet désiré.

 

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